16.11.07
Gonzesse va !
Comme régulièrement me voici à lire la presse sur le net et là d’un coup dans Libé sous la rubrique « La femme du jour » je lis : « Boy George » et c’est pour moi une grande violence… un choc que ça m’fait.
Je lis l’article pour comprendre, rien d’intéressant sauf la note d’intention…
Je la résume : « Aujourd’hui, on n’a pas trouvé de femme alors on met un homme… mais (je cite, car je peux pas faire mieux) « on a une excuse : il aime se déguiser (sic !) en femme... »
Une belle manière de se dédouaner en somme…
C’est rien, un truc anodin…
Un truc qui se veut rigolo…
Pourtant, comment oublier que Boy Georges est homosexuel…
C’est sûr, ça ne peut que faire rire dans les chaumières... un pd sous cette rubrique... Ah Ah Ah !
Amusant, non ?
Je ne peux m’empêcher de penser à ceux qui le liront au premier degré…
A tout ce que cela véhicule en images, stéréotypes, préjugés…
A tout ce que cela conforte…
Je lis l’article pour comprendre, rien d’intéressant sauf la note d’intention…
Je la résume : « Aujourd’hui, on n’a pas trouvé de femme alors on met un homme… mais (je cite, car je peux pas faire mieux) « on a une excuse : il aime se déguiser (sic !) en femme... »
Une belle manière de se dédouaner en somme…
C’est rien, un truc anodin…
Un truc qui se veut rigolo…
Pourtant, comment oublier que Boy Georges est homosexuel…
C’est sûr, ça ne peut que faire rire dans les chaumières... un pd sous cette rubrique... Ah Ah Ah !
Amusant, non ?
Je ne peux m’empêcher de penser à ceux qui le liront au premier degré…
A tout ce que cela véhicule en images, stéréotypes, préjugés…
A tout ce que cela conforte…
“Do you really want to hurt me,
Do you really want to make me cry…”
Oui, j’ai bien dit violence.
Comment oublier que beaucoup d’injures qui concernent les gays sont du « genre » féminin (cet inférieur, cet infériorisant)*
Do you really want to make me cry…”
Oui, j’ai bien dit violence.
Comment oublier que beaucoup d’injures qui concernent les gays sont du « genre » féminin (cet inférieur, cet infériorisant)*
[* A ce sujet on peut lire le chapitre XII « De la sodomie » in la première partie « Un monde d’injures » des « Réflexions sur la question gay » de Didier Eribon, ed Fayard, 1999.]
Comment oublier à quel point des êtres sont atteints, chaque jour, dans leur identité…
Comment ne pas dire qu’ils peuvent en avoir marre, ras le bol… de toujours voir, lire, subir, les mêmes choses, les mêmes propos, les mêmes allusions… Violence.
De ces « bonjour monsieur » appuyés aux filles dites masculines ou pas assez féminines… (C’est au choix.)
De ces « bonjour mademoiselle » balancés à ces efféminés…
Je ne parle même pas de ce que vivent les transgenre et autres transsexuels… (Déguisés ?)
Comment s’expliquer qu’ils n’y aient pas pensé en écrivant leur rubrique…
Qu’ils n’aient pas vu ce qu’ils faisaient…
Et que, pour moi, c’est peut-être ça le pire, qu’ils n’aient (peut-être) pas vu, nommé et réfléchi leur acte ; que le réflexe (une sorte d’archaïsme social bien ancré, intériorisé, que l’on reproduit sans l’interroger) domine la pensée.
Comment dire encore tout ce que ce type d’association peut amener…
Ce qui me gêne (et c'est peu dire) c'est le côté sournois du truc et tout ce que dans l'inconscient ça véhicule... et y'en a des trucs moches derrière ça…
Bien sûr, on me dira que si on peut plus faire de l’humour…
Comment ne pas dire qu’ils peuvent en avoir marre, ras le bol… de toujours voir, lire, subir, les mêmes choses, les mêmes propos, les mêmes allusions… Violence.
De ces « bonjour monsieur » appuyés aux filles dites masculines ou pas assez féminines… (C’est au choix.)
De ces « bonjour mademoiselle » balancés à ces efféminés…
Je ne parle même pas de ce que vivent les transgenre et autres transsexuels… (Déguisés ?)
Comment s’expliquer qu’ils n’y aient pas pensé en écrivant leur rubrique…
Qu’ils n’aient pas vu ce qu’ils faisaient…
Et que, pour moi, c’est peut-être ça le pire, qu’ils n’aient (peut-être) pas vu, nommé et réfléchi leur acte ; que le réflexe (une sorte d’archaïsme social bien ancré, intériorisé, que l’on reproduit sans l’interroger) domine la pensée.
Comment dire encore tout ce que ce type d’association peut amener…
Ce qui me gêne (et c'est peu dire) c'est le côté sournois du truc et tout ce que dans l'inconscient ça véhicule... et y'en a des trucs moches derrière ça…
Bien sûr, on me dira que si on peut plus faire de l’humour…
[Moi, je ne l’ai jamais trouvé drôle la marionnette d’A. Mauresmo chez les Guignols… mais après tout hein, on ne se moque que de ses épaules… On fait référence à rien…]
Bien sûr, je pourrai même penser que, si il savait ça, ça le ferait rire Garçon Georges.
[Parce que aussi, ce qu’il y a vraiment d’amusant, c’est de voir qu’ils n’ont peut-être pas pensé que cet homme qu’ils mettent sous la rubrique « Femme du jour » a pour pseudo boy (garçon en anglais, si il faut traduire !) et que dès le début de ses apparitions médiatiques (années 80) il interrogeait les gens par son « côté » transgenre – euh c’est une fille ou c’est un garçon ?]
Alors, non je ne trouve pas ça drôle, connaissant trop bien les rires lourds et gras que cela provoque, sachant profondément à quoi cela renvoie et les dégâts que cela occasionne…
Anodin… non, certainement pas…
Parce que c’est là - caché - derrière.
Parce que c’est là en novembre 2007 dans un quotidien, respecté, respectable…
Et que ce n’est pas rien.
Alors, non je ne trouve pas ça drôle, connaissant trop bien les rires lourds et gras que cela provoque, sachant profondément à quoi cela renvoie et les dégâts que cela occasionne…
Anodin… non, certainement pas…
Parce que c’est là - caché - derrière.
Parce que c’est là en novembre 2007 dans un quotidien, respecté, respectable…
Et que ce n’est pas rien.
