29.11.06

 

Kafkaïenne



Lundi message sur répondeur : « ça fait longtemps qu’on s’est pas vues… »

Je pense : « vendredi y’a 10 jours tu m’as invitée à aller voir une conférence, on a dîné ensemble après… »

Le lundi suivant - étonnée - je te trouve devant ma porte où tu venais me déposer 2 Cdroms…

Entre temps 2 ou 3 mails sur le sujet…

Et là, ce lundi, 2 messages de toi pour voir pour une date… un repas - chez toi.
Je te rappelle laisse un message : c’est ok.

Y’aura aussi Zhaïa…

Tu me rappelles (!!!) : 2 heures au tel, tu me parles, entre autres, des gens qu’on côtoie, de leur rapport au corps (j’ai eu les mêmes réflexions que toi) tu me parles (en bien) de certains corps de filles que tu connais et ils ressemblent au mien ces corps là…

Parfois je sais déjà ce que tu vas répondre, parfois, aussi, j’ai l’impression d’être passée au scanner avec toi…

Moi dans la conversation je dis : « ce qui importe c’est le mouvement du corps », « le mouvement du corps » que je répète 10 fois – enthousiaste - et me sentant très conne à la fois, parce qu’ils m’échappent trop ces mots là…
[Et là je sais que je pense à toi… mais je ne dis rien, tu vois.]

Parce que je sais désormais que ce qui me touche chez les gens c’est le mouvement de leur corps, leur manière de se mouvoir, leur gestuelle. C’est ce qui me fait craquer pour quelqu’un…

A jeudi alors…

Et jeudi, c’est demain… !!!

24.11.06

 

Play it again.



Une nouvelle fois chercher son centre, une nouvelle fois faire ce chemin vers soi et ne pas se laisser envahir par trop d’émotions qui immobilisent. Cette pensée, ce ressassement.
Une nouvelle fois ne pas attendre mais vivre, ne pas regarder passer le temps, ne pas s’accrocher aux mirages.
Une nouvelle fois : « ici et maintenant ».

Je ne suis pas arrivée à la quitter. Je n’arriverai peut-être pas à rester.
Elle fait des efforts, je le sais, je le sens.
Tout cela m’aura permis au moins de savoir ce que je ne veux pas. (Et c’est bien).

Aurai-je assez de forces pour la vouloir ?

Mettre en soi plus de distance pour mieux cerner et vivre les situations présentes.

Ici et maintenant.

Une nouvelle fois.

Une première fois….




"L'attente. Avez-vous connu, connaissez-vous l'attente ? Cette attente qui pendant des années n'a cessé de me ronger, m'a empêché de participer, a frappé d'inanité cela même qui aurait dû me contenter. Si vous saviez dans quel désert elle m'a fait vivre. Rien de ce qui se proposait à moi n'était à la mesure de ce dont j'avais soif. Et que pouvais-je bien attendre ? Je n'aurais su le préciser. Sans doute étais-je dans l'attente de cette merveille qui eût apaisé la soif de ce qui manque à toute vie. Mais il n'est point de merveille, et je conçois maintenant que je n'ai pas à le déplorer. Ce qui est susceptible de répondre à cette attente ne peut nous venir que de l'instant - cet instant qui est là, en avant de nos pas, et qui s'offre à notre convoitise. Mais souvent, nous le trouvons trop gris, trop banal, et parce qu'il ne nous paraît pas digne de véhiculer ce dont nous désirons nous rassasier, nous le franchissons sans chercher à recevoir ce qu'il recèle. Combien nous nous trompons. A tout moment la vie abonde, ruisselle, irrigue ce quotidien auquel nous ne savons pas nous arrêter. C'est du plus ordinaire que filtre l'eau de la source. Mais il y a tant à débroussailler avant d'être à même de le comprendre, de l'admettre".

Charles Juliet. « Dans la lumière des saisons ». (Extrait lettre 3) Edition POL.

22.11.06

 

Petites phrases...



L'une : "Tu me fais rire".

L'autre : "Qu'est-ce que tu attends de moi ?"

Moi : ......


Impression de très grande fatigue, que le temps est passé - déjà.

18.11.06

 

Pars et surtout…



C’est étrange comme quelques heures de conversation sur le net peuvent prendre une telle place dans la vie. Est-ce à cause du vide qu’elles laissent toujours - après ?

On s’habitue à ces mots qui fusent, à ces idées de toutes parts…

Pourtant, je ne regrette pas mon choix, je tente de le comprendre, de l’expliquer…

2 jours après l’envoi de ma lettre, j’ai juste posté un court mot pour dire que je pensais à elle et que j’espérais juste que tout allait bien.

Cela m’a libéré - je crois - du poids des lettres.

Qu’est-ce que je ne supportais pas ?
Qu’est-ce qui m’était devenu insupportable ?
Qu’est-ce que je ne veux plus supporter…

Cette façon qu’elle avait de détourner puis de retourner les phrases contre moi.
Cette façon de me faire dire ce que je n’avais jamais voulu dire (ce à quoi je n’avais même pas pensé), ce négatif là.

Cette façon de couper court au dialogue en disant qu’on n’allait pas polémiquer, ou que nous avions chacune notre vérité… Que voulez vous alors rétorquer puisque vous n’avez jamais été là pour polémiquer… Quant à la vérité… !
Cette façon de vous dire qu’elle était nulle, ou bien encore pas assez intelligente et que c’était pour ça, entre autres, qu’un jour vous alliez la quitter…(Comment avoir si peur de perdre quelqu’un et ne rien faire pour qu’il puisse rester ?)

Bien sûr, vous, vous ne l’avez jamais pensée en ces termes là…
Mais croyez vous encore que ce vous pensez a une quelconque importance ?

Et si l’on peut comprendre que l’autre a besoin d’être rassuré…
Parfois l’on se demande s’il ne se dévalorise pas juste pour s’entendre être valorisé
Si il ne joue pas - bien malgré lui - ce je là

Sa souffrance, respectable, résultat de son histoire…
Sa souffrance… née avant vous et que vous ne pourrez jamais combler.

Elle ne vous voit pas.
Elle ne voit que ce qu’elle a envie de faire de vous.
Vous n’existez pour elle qu’à travers ce qu’elle fait de vous.
Elle se voit mal à travers vous.
Ce n’est pas elle qui est souffrante, c’est vous qui la faites souffrir…

Ainsi un être qui doute, qui n’est pas bien avec lui-même finit par se décharger sur vous…
Et il vous fait dire (et être) ce qu’il souhaite…

Et vous ?
Vous essayez juste d’échanger, de comprendre mais par la parole que vous prenez vous allez sans le savoir vous cogner à l’autre et cela fait très mal - l’autre, ce béton armé par les années…

Ainsi elle vous embrasse « malgré tout »…
Comment peut-on embrasser « malgré tout » ?

Qui dira tout ce que ce « malgré tout » fait de vous… ?

Cette façon de faire qui, finalement, vous renvoie terriblement à votre intelligence (entre guillemets) ou plus durement à votre manière d’être au monde.

Ce tout très particulier qui vous dote d’un coup de mauvaises intentions – qui fait de vous quelqu’un de mauvais – « d’ignoble » (pour la citer).

[Faut-il à ce point faire payer à l'autre le mépris que l'on a pour nous ?]

Alors tout d’un coup vous vous dites : « et si c’était moi, si cela venait de moi, si elle avait raison… »
Alors, d’un coup encore, les miroirs deviennent déformés, déformants… vous avez perdu votre image... Votre visage ? Un masque que l’on a collé sur vous.

Ainsi l’autre qui souffre – que fait-il de vous à travers sa souffrance ?
Vous ne le saurez jamais réellement, totalement - mais vous en crèverez - sûrement.


Je me souviens, il y a quelques années, d’avoir perdu jusqu’à la possibilité d’écrire simplement mon prénom tout au bas des lettres que je lui adressais.
Oui, un jour, je ne pouvais même plus signer à cause cette horreur de moi-même - qu’elle avait su si bien inscrire en moi… (Et comme, bien sûr, j'avais laissé faire !)

Les « Père Noël » ont des cadeaux étranges parfois… !

Cette semaine, j'ai sauvé ma peau pour la première fois...


Post Scriptum à moi même : hier, j’ai passé la soirée avec ma phrase de Kafka. C’était bien.
Dis moi… Pourrai-je un jour aimer l’amour que j’ai de toi…. ?

15.11.06

 

Bad news from the stars



Comment j’ai quitté le Père Noël et
Comment je suis triste.

Comment j’ai écris une lettre.
Comment je l’ai envoyée.
Comment je ne sais plus quoi faire... ou si j'ai bien fait.

Comment je ne sais pas qui gagne en ce moment la part d’ombre ou la part de lumière.

Comment je me dis que tout cela est ridicule.
Comment je sais que cela ne l’est pas.

Comment je ne sais plus si j’ai sauvé ma peau ou pas.

Comment je voudrais être, parfois, plus apaisée, moins radicale.
Comment j’ai essayé.

Comment la part de lumière me dit : « tu as bien fait ».
Comment la partie sombre me crie : « vas te noyer » et me fait croire encore que c’est être vivant...
Comment je navigue au milieu en confondant le jour et l’ombre.

Comment je n’ai toujours pas répondu à ma phrase de Kafka.

Comment ?
Combien de larmes ?
Pourquoi ?

10.11.06

 

Des nouvelles des étoiles…



Le Père Noël est un ange terrifié…

Ma phrase de Kafka m’a laissé un long mail en finissant par un : « à très très bientôt » avec des précisions sur son emploi du temps et cela me surprend.

Le Père Noël a peur - pas forcément à cause de moi.
Sans doute n’arrive t-il pas à franchir autre chose que le virtuel, à agir et à être dans sa vie, à se mettre en je… etc. (Le virtuel ici n’est qu’un symptôme)
Moi, je ne lui demande pas de franchir le pas, j’ai d’autres peurs…

Alors je ne sais quoi faire de cette relation…
Que faire d’un dialogue, certes drôle et cultivé mais où l’autre ne va jamais dans son quotidien (je ne parle pas d’intime). Que faire des phrases en ellipses, des avancées et des reculs perpétuels…
[Même si tout reste encore très surprenant : aimer les mêmes disques pas très courants, je fais, actuellement, professionnellement ce qu’elle a fait avant… là encore sujet pas très courant.]
Je comprends la peur du virtuel, cette attraction/répulsion, je n’en suis pas une grande adepte seulement pour passer le temps par moments. Ce n’est pas pour moi un palliatif, c’est un moyen.
Il faut savoir ce qu’on fait des choses et la place qu’on leur donne parce que sinon… c’est ce qu’elles feront de nous qui est inquiétant. Désormais dans la vie, le virtuel a une place mais comme disait Musset : « ce n’est pas la vie, c’est le bruit de la vie ».

Je sais bien que tout cela va me lasser, si cela n’évolue pas.

Et en même temps, il est pour l’instant, hors de question de mon côté, de lui parler au téléphone et bien sûr de la rencontrer. (Du sien côté, ce n’est bien sûr pas à signifier !)
La peur, pourtant n’est pas la même.
Aurai-je peur de gâcher le moment ou aurai-je peur que cela soit bien ?

Quand je parle d’évolution, pour l’instant, je parle d’évolution dans le dialogue…
Saurai-je y mettre un terme pour les bonnes raisons… ?

Celles qui font que je ne veux plus me perdre.
C’est toute ma question. (Lâcher prise, garder les bons moments).

Je voulais lui écrire une lettre et puis, dans ma vie, j’ai écris trop de lettres…
Parce que finalement l’évolution elle se fait à deux, c’est ça le monde des vivants…

Je n’ai pas écrit de lettre parce que je n’ai pas voulu aller la chercher.
Non que je n’aie pas voulu la rassurer (en général, pas sur moi !) mais parce que j’ai aussi besoin d’être rassurée. (C’est un aveu nouveau à ma conscience).
Non que je n’aie pas voulu la questionner ou l’interroger sur elle même et ses motivations (et quand je dis questions, je n’attends pas réponses…) mais on ne peut pas aider quelqu’un qui ne veut pas s’aider - ça demande tellement ça.
Ça ne veut pas dire que je ne dois pas faire d’efforts, ça signifie simplement que je ne dois pas me dépasser (me ronger au delà de mes forces), que je ne dois pas à nouveau prendre ce rôle. (Que je connais)
Parce que tout cela - et pour une autre - il y a longtemps que je l’ai fait et : je me suis perdue.

J’ai vécu sans limites. Je l’aimais.

Je ne me sens pas vide ce soir, je me sens plus grande.
En arrivant à savoir ce que je ne veux plus (le sens unique, la perte d’énergie) alors je parviens à percevoir ce à quoi j’aspire : quelques points d’équilibre…
Je ne veux pas de choses simplistes, je veux des choses simplifiées.

Je suis dans le ici et maintenant, pas dans l’extrapolation anxiogène du demain.

Laisser venir les choses et être plus juste au moment.

C’est pareil pour ma phrase de Kafka… J’ai attendu des mails qui ne venaient pas, des signes de « proximité » qui ne venaient pas… Ils sont là.
Aujourd’hui, je peux les prendre tels qu’ils sont - sans leur porter d’autres significations que celle de leur existence.

Ne pas se poser la question du demain, serai-ce alors vivre le présent sans filtre déformant ?

Ce n’est pas se contenter,
Ce n’est pas la fin de l’exigence,
Ce n’est pas être raisonnable,
C’est accepter de prendre ce qui est, (plutôt que de chercher à se perdre dans ce qui ne sera pas - jamais.)
C’est pouvoir refuser.

Est-ce mieux se regarder, mieux se considérer… ? Alors c’est un pas vers l’Autre.

C’est peut-être aussi la fin de la torture… qui sait.

Comme le dit Kent dans une de ses chansons : « je tends à m’éloigner des choses… »

8.11.06

 

Parenthèse



Préalable :
Dimanche au téléphone, je dis à Marek : « je ne suis pas partie à Bilbao mais bon j’ai écris un texte. En lui même il ne vaut pas grand-chose mais enfin elle est revenue, celle qui transforme, celle qui me dépasse… Je ne m’y attendais pas.
C’est un souvenir de ma soirée de samedi soir, ça se passe dans le tramway…
Les mots et les phrases, ils venaient pour créer autre chose, comme avant… La construction de la fiction.
Enfin !
Tu te souviens ce que je te disais sur le texte de Claude Simon (Le discours de Stockholm).
Ça parle du morceau d’Octobre
Ça s’appelle (en anglais) le grand inquisiteur, c’est elle le grand inquisiteur : c’est l’écriture ».


Marek dit qu’il comprend….


THE GREAT INQUISITOR

Vous souvenez vous de ce jour d’octobre, assise dans le tramway ?
Le casque sur les oreilles, la musique démarre, les visages défilent et les regards défaits…
Toutes ces vies qui se croisent sans jamais s’approcher.

Il y a les passagers pressés et ceux qui ne le sont pas – qui ne le seront plus jamais.
Dans la lumière de cet été dépassé, vous vous dites que l’on peut faire 200 kms, et quelques pas sur une piste de danse, pour ne pas y trouver l’amour désiré.
Vous vous entendez murmurer : « les écrans mentent… La vache ! »

Les écrans mentent, vous le saviez…
Pourquoi encore être étonnée… ?

Le trajet continue, égrenant avec lui les allées et venues de ces êtres qu’Octobre habille de vos pensées - vague mémoire détournée.

Une voix mécanique annonce aux passagers : « il n’y a aucun Samu pour venir vous chercher, les ambulancières sont désolées. »

Mais vous n’entendez rien car Octobre vous crie dans les oreilles : « Tonight, I dream again. »

Tonight… I dream again.
Ça y est…
Vous avez passé la frontière…
Et c’est vous l’étranger.

Vous pourriez leur lancer : « ¡ Me voy aquì ! »

Vous êtes arrivée…
Vous descendez - en laissant derrière vous, Octobre… et les paysages intérieurs du tramway.

----


(…)
Eh bien, lorsque je me trouve devant ma page blanche, je suis confronté à deux choses : d’une part le trouble magma d’émotions, de souvenirs, d’images qui se trouve en moi, d’autre part la langue, les mots que je vais chercher pour le dire, la syntaxe par laquelle ils vont être ordonnés et au sein de laquelle ils vont en quelque sorte se cristalliser. (…)
« Plus ou moins consciemment, par suite des imperfections de sa perception puis de sa mémoire, l’écrivain sélectionne subjectivement, choisit, élimine mais aussi valorise entre cent ou mille quelques éléments d’un spectacle (…). »
Claude Simon, 1985.
Discours de Stockholm, les Editions de Minuit, 1986. On trouve ce texte et celui de Pinter sur le site du prix nobel.
http://nobelprize.org/nobel_prizes/literature/laureates/index.html

6.11.06

 

En vrac.



Zhaïa (le retour) me dit que les "Père Noël" ça existe et qu’elle vient d’en rencontrer un (donc y’en a au moins 2 !). Moi, ce n’est pas ce que j’avais envie d’entendre. Surtout pas.

Vendredi soir le nez me pousse, je le sens, c’est comme ça : un mail de ma phrase de Kafka.
Jolie proposition intellectuelle. (C’est fou comme quand les gens entendent Judith Butler ils pensent à moi).

Week-end de vrac et de vertiges.

Aujourd’hui tout tangue.

Je pense à mes grands parents qui ne seront plus jamais près de moi.
A cette vieille enfance là.

Rien à écrire, une nouvelle fois faire acte de présence dans cette vie là.

J’aimerai qu’on me dise pourquoi les murs tournent à ce point autour de moi…

3.11.06

 

Good bye Marylou.



Nan, je le crois pas !

Hier soir, alors que j’avais le casque sur les oreilles (pour la musique of course, pas pour les bigoudis, c’te blague !).
Ça s’allume en orange au bas de mon écran et là qui je vois : le Père Noël !!!
Qui me dit : « bonsoir, je suis revenue »
Moi : « ben oui, je vois »
Et elle, paf elle me colle la photo d’un jeu d’échecs sur son avatar tout en précisant qu’elle n’y connaît rien aux échecs bien sûr…. (Subtil Père Noël).
Je me démonte pas et lui envoie cette phrase de L’Italien de Reggiani : « je joue bien mal aux dames, tu sais ».
Et là, le Père Noël me répond que c’est une de ses chansons préférées…
Je lui dis : « ah non commence pas à m’énerver… »
C’est vrai quoi, le Père Noël quand je suis entrain de taper une phrase genre : « j’aime beaucoup ce truc… »
Y m’envoie la même phrase avant, parce qu’elle aime les mêmes choses que moi.

Bon oki, y’a pas de quoi s’affoler mais quand même…
Ça fait beaucoup…
Cinéma, littérature, musique, art contemporain…
Non pas que j’ai des références phénoménales (tiens me voilà modeste moi…) mais quand même ça fait beaucoup à la fois.

Parce que au Père Noël, tu lui dis comme ça dans la conversation : "rien de grave " et y te répond : « tiens ça me rappelle le titre d’un bouquin… »
« Ah oui c’est vrai ça ! »
Et nous voilà parties sur le talent et les filles de…, sur Carla et le Père Noël qui « s’écrit » : « Ah non pas Raphaël » alors que j’avais pas osé l’écrire dans la ligne précédente…moi.
Le Père Noël, tu lui dis : « Guggenheim Bilbao », y te dit pas « ah oui le musée » (ce qui serai déjà pas mal), non y te donne l’expo temporaire qu’il y a en ce moment… Parce qu’il est comme ça le Père Noël… (Y fait chier quoi !)
Il a déjà vu les films qui sont sortis la veille et ceux de la semaine d’avant…
Il aime Woody Allen et Brigitte Fontaine… (Que de défauts tu as….)
Il a vu dans la ville les mêmes expos que moi…

Bref, ça fait beaucoup là !!!
Et pire, elle relève mes tics de langage, je sais ! : je dis beaucoup : « voilà… »
« Fine tu es » que je lui rétorque goguenarde et, ceci dit, un peu estomaquée…
« Il faut bien qu’une des 2 le soit (fine) » qu’elle me répond…
Parce que bien sûr - le pire - le Père Noël y me fait beaucoup rire avec ses réponses à la conne.

Il est jamais là où je l’attends… d’ailleurs je ne l’attendais pas… mercredi soir j’avais défait tous mes cadeaux (« oh chouette, un baby foot !») et me contentais de ça…
Et sincèrement, je pensais pas qu’y reviendrait. [D’ailleurs, elle non plus, elle pensait pas qu’elle reviendrait, j’avais compris, chuis sûre, c’était juste un moment quoi.]

Avant de partir en week end prolongé le Père Noël y m’demande si y peut revenir la semaine prochaine…
Moi : « ben oui, je travaille sur l’ordi le soir… »
Aware je suis voilà…

Alors elle m’dit « je t’embrasse ».
Et moi, j’ai toujours trouvé ça joli ces mots : « je t’embrasse ».

Bref, keski m’veut ce Père Noël à moi…
Sûr que c’est un Père Noël compliqué, exigeant… (Alors que pas moi…du tout...!)
Un Père Noël qui doit faire souffrir les filles (mais elle doit souffrir aussi, je crois…).

Mais quand même y doit bien avoir des défauts ce Père Noël…
Une voix aiguë par exemple, j’aime pas les voix aiguës.
Ou alors y doit aimer Vincent Delerm et Benjamin Biolay, j’aime pas Vincent Delerm et Benjamin Biolay.
Sûr qui doit croire que « L’Alchimiste », c’est de la philo alors que c’est même pas un livre…
Non, j’ai trouvé : le Père Noël y porte des mocassins rédhibitoires.

Ce qui fait bien rire Zhaïa, mes histoires de mocassins rédhibitoires.
T’es où Zhaï là ? Y’a qu’à toi que je peux raconter ça … t’as plus d’instinct que moi…

Parce que c’est vrai, elle est où l’entourloupe là ?

[Et en plus, si elle avait un disque de Marie Laforêt dans son panier le Père Noël…
ça m’arrangerait, moi.]

De toutes façons : LE PERE NOEL, ÇA N’EXISTE PAS (et pas en novembre en tout cas).
Alors,

Voilà…


Epitaphe de Woody Allen :

« Je vous avais dit que j’allais pas bien. »

2.11.06

 

Muchas gracias a la vida…



Préambule : j’ai lu, un jour, je ne sais où, que sur un blog, il fallait écrire des textes courts, sans doute pour que les gens les lisent, pour faire semblant d’être intéressant ou d’exister probablement…
Moi, ce matin, je vais écrire un texte long, très long - quand à ce blog faut vraiment que je m’en parle in the future dans My blog 3. Histoire de dire pourquoi je m’en fous parfois de faire semblant d’être quelqu’un ou quelque chose dans ce monde là.


Voilà, c’est décidé, j’ai fait mon deuil cette nuit, ce matin je ne pars pas, je peux pas.
Hier, j’ai fait comme si je les voyais pas… les vertiges… comme si ça allait passer, mais je sais bien que je n’y croyais pas.
Pas superstitieuse, j’ai fait mon sac pour le voyage.
Il traîne, éventré, dans le salon.
Je vais pas me taper des bornes en voiture.
Ce soir, je dormirai pas dans un 3 étoiles, demain j’irai pas au Guggenheim.
Je n’ai même pas de colère. C’est comme ça.

C’était pourtant la fête cette idée d’Espagne, j’avais déjà les odeurs des petits restos, et le bruit de la langue parlée dans mes oreilles. Un bon trip le passage d’une frontière, dépenser l’argent que j’ai pas.
Je savais que j’irai voir la mer, ça me manque l’océan.
Mais non. Non.

Dans la tête : plein d’envies… Le corps ne suit pas… Il s’épuise et il penche.

Je vais sûrement envoyer des mails très drôles aux gens, genre : « si on me cherche chuis à la cave » pour leur dire que je suis pas partie… Histoire de faire acte de présence, de digérer l’échec aussi.

L’acupuncteur n’y arrive pas, l’ostéo pas plus, les médecins ne savent pas…
Moi ça va !!!

Lors du massage, elle a dit : « faut y’aller doucement avec ce corps maintenant » et ça m’a un peu inquiétée de l’entendre, parce qu’elle n’est pas quelqu’un d’inquiétant.
Lundi pour autre chose, je trouvais qu’elle me parlait vraiment gentiment…
Même que j’ai failli lui demander « pourquoi t’es gentille avec moi… ? » Dans ma tête, elle m’a étonnée ma question. Je sais que ça se demande pas mais vraiment ça me rend gosse qu’on soit gentil avec moi. Ça me donne comme une envie de crier je crois.

[Peut être aussi que quand j’étais gosse je croyais que les gens étaient gentils avec moi parce que j’allais mourir sous peu. On se fait de ces idées parfois !]

Hier, Lita m’a dit : « à demain » comme une prémonition.
J’aime bien Lita, on travaille ensemble depuis septembre, c’est à cause d’elle et d’une autre collègue, que j’a pris MSN y’a pas 2 mois, pour bosser à distance et s’envoyer des fichiers de partage. Là son avatar, c’est un canard jaune pour le bain… moi ça me fait penser à autre chose… La prochaine fois, je lui mets le canard SM sur mon avatar
Ça va la faire rire Lita. (Enfin si elle sait ce que c’est que ça !!!)
Mariée, 2 enfants, elle n’a pas peur d’être une mère indigne quand elle bosse pour son présent.
J’aime bien Lita, le doigt levé, je la regarde et lui dit : « Mais Lita… », elle dit qu’elle en a pris l’habitude avec le temps. Elle dit qu’elle est contente d’avoir trouvé quelqu’un de plus frappadingue qu’elle, c’est ce qu’on me dit toujours à moi.

[Ben oui, c’est toujours plus facile de dire à quelqu’un qu’il est fou ou folle plutôt que de tenter de penser sa différence - on met tout ce qu’on veut sous la folie… c’est un raccourci rassurant.
Pourtant si les gens savaient que je ne souffre d’aucune maladie mentale - ce qui n’est pas une tare au demeurant - ça leur demanderai un putain d’effort de penser le monde autrement. Bref, passons.]

En fin de journée, (toutes 2) bien fatiguées, sous la lumière crue, Lita me regarde d’un œil perçant, et me dit tout de go : « c’est pas bon les néons… »
Alors, je lui réponds ton sur ton « non, c’est pas bon les néons… »
Crise de fou rire.
On est comme ça nous les filles, on a des rires intelligents !!!!

Voilà, c’est l’heure, il est neuf heures, au loin, la voiture part sans moi.
Je suis levée depuis 7h15, histoire d’avoir essayé je crois.
J’ai mis France Inter, ouvert la fenêtre, fais le café à l’italienne, fumé trop de roulées sans vraiment me maudire d’avoir recommencé depuis 3 mois.
Dans mon miroir cassé, j’ai bien aimé, ce matin, le visage trop blanc, le long pull marin, les cheveux courts hérissés de ce petit garçon, de cette étrange fille.
Je deviens maigre, bientôt je me ressemblerai.

Dans quelques jours, je me dirai : « ça y est, c’est fini Bilbao » et que ce n’était pas si grave.
De même, dans quelques temps, je te regarderai dans un bar m’étonnant - a posteriori - d’être à ce point tombée amoureuse de toi.
Oui, c’est ça « comment ai-je pu tomber amoureuse de cette fille là ?! »
Le temps aura passé.
Et je ne veux plus penser à la texture de tes cheveux sous mes doigts.

Mais pour l’instant, je cherche le courage que je n’ai pas, en pensant à des trucs qui me font rire et ça y'en a ! Ouais ! J’ai décidé d’en rire et je m’en vais sereine...!
Je pense à cette vie qui n’est pas si mauvaise, juste intermittente alors que je la voudrai à temps complet.

Un jour, le pervers psychotique m’a dit que c’était un handicap d’être intelligent.
Je me souviens de ce texte de Coluche « Soleil immonde », chanté par Renaud : « les gens me parlent d’autres choses, y’en a pas un qui m’aidera à pleurer ».

Est-ce que ça aide - pour les larmes, entre autres - d’être plus con ?

Je vais bosser histoire de me préparer un avenir que je n’ai pas.
Mon philosophe préféré - un certain Pierre Desproges - à écrit un bouquin qui s’appelle : « Vivons heureux en attendant la mort »

Je vis heureuse avec ma mort.

(Et puis, j’ai l’avantage de savoir, à l’avance, dans des détails bien croustillants, ce que ça fait d’avoir 82 ans !!!)

Un sac de voyage - à défaire - m’attend dans le salon, je vais ranger maintenant…
Faire une soupe de légumes frais, ça mettra de la buée sur mes fenêtres - j’aime bien - ainsi que la lumière de cette saison et les bougies de Chanuka que je fais brûler par temps froids.

Today, je reste chez moi.

On dit souvent que le rire est la politesse du désespoir, alors - ces jours-ci - je suis polie… Je crois.

Et même pas un disque de Marie Laforêt dans tout ça !

1.11.06

 

This melody...



Je me souviens vaguement du film « Valmont » de M. Forman (que j’aurai voulu aimer).

A un moment, Valmont (Colin Firth) arrive, Madame de Tourvel (Meg Tilly) est en bas d’un escalier, elle lui dit : « Aimez moi… »
Il lui répond : « Mais je ne vous aime pas. »
Elle rétorque (citation approximative) : « Alors faites semblant… » [Quelque chose qui veut dire en tout cas : « Aimez-moi même si ce n’est pas vrai ».]
Alors, il la prend dans ses bras, la porte dans l’escalier…

Hier soir, étrange conversation en miroir sur un tchat, la jeune femme est restée longtemps, je l’ai faite rire, elle me l’a dit plusieurs fois, elle me trouvait drôle et cultivée aussi… Elle était étonnée je crois. D'elle je l'étais aussi. J’avais besoin de me changer les idées et je ne pensais pas tomber sur une telle présence… (Etrange ressemblance sur laquelle je ne veux pas m'interroger...)

Nous avons mélangé nos cultures et nos références dans le même rire et la même distance.
Juste pour le moment précieux d’un échange sans lendemains…

Les mythes de l’enfance revisités par nos soins délirants, à la fin, en référence, je lui ai dit que c’était elle ce soir le père noël pour moi, qu’elle m’avait permis d’oublier une phrase de Kafka.

Sait-elle à quel point l’amour propre peut être atteint du fait de ne pas être aimée… ? (Par qui et de qui l’on désire juste la simple présence). Sûrement, elle le sait.
Ces mots là j’avais besoin de les entendre.
« Aimez-moi même si ce n’est pas vrai. »

Je pense à Zhaï - dont l'absence de nouvelles me fait me dire - en souriant - qu'elle est partie roucouler quelque part !
Je pense à Zhaï donc - qui me disait récemment que j’étais une sale gosse et une chieuse !

La jeune femme sur le net me disait en riant « Fais pas ta crâneuse ! » mais je le suis crâneuse…(C'est ce que je répond !)

Une autre m'a dit dans la même journée : « Alors c’est pour quand ce café… ? » Elle veut faire des Kms…

Une autre encore, aujourd’hui, la voix cassée au téléphone : « Viens samedi, viens… »

J’irai sûrement à cette fête inconnue samedi… Crâneuse je suis…

Tout ça pour oublier…
Ce vide tout au fond de mon ventre,
Cette absence de toi.

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