29.7.06

 

Palindrome



HANNAH

27.7.06

 

PUZZLE


« C’est une vie qu’on n’a pas, et pourtant c’est la seule. Elle écrit pour le pain quotidien, celui qui n’est jamais donné. Le pain du silence, la mie de lumière. Le blé de l’encre ».

C. Bobin « Vie souterraine » in Une petite robe de fête. Folio.

Je lui dis : « tout ce que j’ai créé récemment ce sont finalement les pièces du même puzzle, c’est mon éparpillement, ma fragmentation ».

On a déjà parlé du puzzle, la mise à jour des morceaux de son existence…
Mais aujourd’hui, je ne me contente pas de les connaître (ce temps que j’y ai passé !)
Non ! Aujourd’hui, c’est différent : je suis entrain de les rassembler.
Avant elles étaient à l’extérieur de moi, poussées au dehors.
Ce n’est pas que je ne voulais pas les voir, je ne voulais pas les admettre - cet infini au fond de moi.

Aujourd’hui, je les incorpore, je les assemble - les yeux brûlés du sel des larmes qui ne veulent pas couler.

Qui est cette inconnue pourtant si familière ?

Je lui dis que je vois et je vis les 2 mondes… Ils sont en moi sans que je leur appartienne : je n’ai qu’une moitié de chaise de chaque côté, je suis toujours mal installée…

Oui, si vous saviez comme, de chaque côté, je me sens incomplète avec cette impression terrible de n’être, à chaque fois, qu’une part de moi-même – qu’un mensonge rapporté.

MON IDENTITÉ.



« Je ne vis pas comme ils vivent,
Je n’aime pas comme ils aiment
Je mourrai comme ils meurent. »

Marguerite Yourcenar

26.7.06

 

Bobin


Il y a des auteurs qu'on décide de ne plus lire - un jour par lassitude - mais dont on garde précieusement le souvenir des mots...
Des auteurs dont - pourtant après toutes ces années sans ouvrir leurs nouveaux livres - on sait les yeux fermés où sont leurs phrases dans notre bibliothèque, phrases auxquelles on est toujours retournée.
C'est peut être pour ça finalement qu'on a cessé de les lire pour ne garder que l'essentiel des mots.
Comme si déjà ils nous avaient amenée si loin qu’ils ne pouvaient plus rien nous dire….

Et puis un jour on ouvre un blog...

Un sale matin.
Oui, un vrai sale matin où l'on s'est précipitée vers une grande boîte pour chercher si les anxiolytiques d'il y a 3, 4 ans n'étaient pas périmés et où, soulagement, il reste 4 barrettes et demi au fond d’1 tube.
On a le temps : décembre 2007.
Et après…

On sait qu’il y a une boîte neuve - entière, mais où ?
Finalement, on la trouve à la tête du lit, elle y est depuis des années !
Périmée depuis mai 2006…. On n’a pas vu le temps passer.

Ne pas s’acharner à vouloir que cela cesse parce ça a cessé.
Non c’est pire : c’est avoir peur que cela recommence.
Les petites boîtes sont là pour rassurer, au cas où cela deviendrait de nouveau insupportable… un quart suffit à me saouler.

Et si ça recommençait…

Hier, on a trop remué le corps et les images qu’il a gardées dedans…
Une photo de moi à 14 ans…

Ça remonte, la vie maintenant…
Cette envie d’être en vie sans y arriver vraiment.
Ça remonte comme un puits de larmes sans fond.
Ça remonte et les éclats de rire - aussi - de l’enfant…

Le soir avant de s’endormir - d’un si mauvais sommeil - on se dit qu’il faut sûrement en passer par là pour passer à autre chose.
Autre chose, une autre vie, toujours la sienne - alors, juste un soi différent.
En passer par là… Comment dire ?… Faire surgir, regarder ce qui nous a tuée –ce qui a fait qu’on s’est tuée - histoire, une fois pour toute, de laisser partir… passer… au passé.
Une telle envie de pleurer...

Et voilà que l’on trouve un extrait de texte sur un blog - http://fragmentsbeyondskin.blogspot.com/2006/07/lheure-de-la-main-vide.html – qu’une phrase vous claque au visage :

« La maladie c’est l’absence de chemin, l’incertitude des voies ».

5 années que le corps crie, que la douleur sépare, que ce que l’on était est parti…
Qu’on ne se reconnaît pas, qu’on ne sait pas ou on va…

« Où sont les gens qui dansaient avec moi ? »

Depuis quelques mois, on va beaucoup mieux, on a même esquissé quelques pas sur une piste de danse à dire à la douleur : « Tais toi ! Demain, je paierai le prix que tu voudras mais pour l’instant tais toi ! ».
Parce qu’on est étonnée de cet avenir qui se prépare si différent de celui auquel on s’attendait.
Parce que cela nous fait sourire de continuer à tenter de le réinventer.
De transformer la douleur en ce qu’on aurait pas su imaginer…
Et à lever le poing serré.

Alors, on dit - non pas à tout le monde mais à ce qu’il en reste du monde : « je suis dans l’entre 2, c’est le passage » ; et on sait bien - nous - ce que cela signifie : "plus tout à fait malade et pas encore sauvée de moi". Entre l’ancienne et la nouvelle un truc comme ça…

Et puis, par un sale matin, on sait enfin où on se trouve, nous y voilà.
C'est « l'heure de la main vide ».


Alors…
Je vais à la bibliothèque, j’ouvre le livre et je cite :

« Il y a des enfances en vous, d’autres visages dans votre visage. Laissez les venir au jour, fleurir et se faner. Je ne vous demande pas de m’attendre. Il n’y pas d’autre attente que de vivre ».

Christian Bobin « La Femme à venir ». Gallimard.


Qui est celle qui monte du désert
Appuyée sur son bien-aimé ?
Le Cantiques des cantiques. 8,3. (in Bobin)

Au féminin :« Bien-aimée ».
To be continued...

13.7.06

 

Si trop longtemps…




Trop de choses à explorer encore…

J’apprends l’indulgence, point d’interrogation.

Sans doute le pire pour celle qui fut moi.

Lu sur un blog, il y a quelques mois : « je n’ai pas de haine ». Alors je me suis dit que j’en avais de la haine... moi.
Et puis de la colère…
Il y a encore quelques mois.

Et puis là
Ça lâche…
Au lieu de cris et de rages, je trouve des larmes…
Sous la colère des sanglots accumulés, des poings serrés de tristesses.
Du chagrin et de la peine enkystés au tout profond du corps.
Sous la colère… mon cœur.

Je pense à une phrase, je la cherche dans le livre*.

Comment fait- on sans haine et sans colèreS… ?
Est-ce que c’est cela vivre…?

Comment ai-je survécu ?

Je dois partir à la rencontre de mes larmes.
Celles d’avant…

Je dois partir à la rencontre de mes larmes.
Je ne sais pas ce qu’elles ont à me dire.
Mais je sais que je ne peux plus fuir.

Sur le chemin, j’ai peur,
Comme l’enfant.

ELLE VOULAIT VIVRE.


*« Ce langage, sans doute, te paraît nouveau. Serait-il possible qu’après t’avoir accablé de douleurs, je te forçasse encore d’admirer mon courage ? Mais, c’en est fait, le poison me consume, ma force m’abandonne ; la plume me tombe des mains ; je sens affaiblir jusqu’à ma haine : je me meurs. »


Fin des Lettres persanes. Montesquieu.


12.7.06

 

Vers "ceux" qui me ressemblent...



J'ai aimé le frôlement de sa jambe contre la mienne.
J'ai aimé sa beauté toute venue d'enfance, j'ai aimé le retrouver comme si les années n'avaient pas aboli l'histoire mais nous avaient rendu plus forts.

Je l'aime lui parce qu'on ne le définit pas.
Je l'aime lui parce que je suis indéfinissable.
Parce qu'il me fait accepter d'être moi.

Je veux tenir la courbe d'un sein blanc au creux de ma main.

Je rêve à une fille... Je crois.

...

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