31.10.06

 

Octobre...



C’est l’heure de la descente. De l’après samedi soir…

"Mon amour de toi ne s'aime pas" F.Kafka.


http://www.adecouvrirabsolument.com/09.%20-%20ADA%20V10%20-%20Octobre%20%93the%20great%20inquisitor%94.mp3

29.10.06

 

Albertine en cinq temps *

My blog #2


Le 31 mai 2002.

« Je n’appartiens pas - voilà la chose qui cloche- pour les autres bien sûr, plus pour moi.
A quoi bon me forcer puisque je ne peux pas.
C’est étrange… Ils n’avaient rien à craindre de moi.».


Le 29 octobre 2006.
Je souris à ces phrases, parce que ma réponse d’aujourd’hui est « bien sûr que si, bien sûr qu’ils en avaient à craindre des choses…d’ailleurs, quand tu les croises, ne sont-ils pas toujours aussi craintifs et étonnés ? (Face à ce qu’ils ne comprennent toujours pas) ».

Axe de recherche - 29 octobre 2006 - extrait ci-dessous :

Le 31 mai 2002.
« Réflexion perso : assumer le désir de l’autre – quelqu’il soit (l’autre) – problème important.
En fait - à mon propos- je n’y crois pas au désir de l’autre ».


* Pièce de Michel Tremblay,
Albertine en cinq temps, c'est Albertine à 30, 40, 50, 60 et 70 ans. Elles se racontent l'une à l'autre.

28.10.06

 

La dernière marche.

My blog # 1


Un texte m’obsède : c’est quoi ce blog, pour quoi ce blog ?
Pleins d’idées dans la tête, beaucoup se mêlent, difficile de dénouer, difficile d’avancer.

Avant d’écrire ce texte, tenter de poser les choses par paliers.
Retour à l’origine.
Journal papier.

Le 30 mai 2002, j’ai commencé un journal, un journal sur cahier… bleu.
Un mois et demi après les jambes ont cédées, 2 ans de dégringolade avant de commencer la très lente remontée.
Ce journal dont j’ai écris plusieurs cahiers m’a aidée à tenir – oui tenir, marcher jusqu’à un bar, tenir assise, tenir quand je sentais que je m’étouffais. Ecrire, tenir.
Ecrire pour avoir ce sentiment d’être un peu toujours là à moi-même.

Ce que j’ai écris, je ne veux pas le relire, il m’arrive rarement de le feuilleter - il n’est pas temps. Pourtant, c’est la deuxième fois en 2 ans que je retourne à son tout début.
La première fois, c’était pour m’étonner de l’avoir commencé là, avant que tout ne sombre, comme si j’avais crée, sans le savoir, ce moyen qui m’aiderai… à tenir.

Alors que depuis quelques jours, je m’interroge sur ce blog, j’y suis retournée.
Je sais que chaque fois que j’y retourne, c’est pour en faire quelque chose de bien - après.


30 mai 2002.

Encore un journal. J’en ai tellement commencé. Mais j’ai besoin aujourd’hui de mettre sur papier ces derniers temps de guerre, une manière de creuser une tombe et puis d’oublier.
J’ai commencé ce journal dans ma tête, les phrases me semblaient belles et puis, face à la page, elles m’échappent.
Sans doute qu’il y a l’idée que l’on se fait des choses et ce que les choses sont.

Cette dernière phrase m’amène peut-être aux creux du problème : les apparences.

Il y a trop de choses à dire sur les deux dernières années de ma vie, trop de choses à vivre à l’avenir.
Je vis à l’aveugle, à tâtons. Sans savoir où mettre (ou bien remettre) les choses à leur place.
(…)
Comment commencer – ce chemin de reconstruction – un brouillon.

Idées pêle-mêle alors je vais les écrire dans le désordre.

Reprendre le petit carnet rouge :

« Finalement, j’aimerai beaucoup que l’on me dise ce qui est le pire : d’avoir vécu l’horreur ou d’en sortir » La détestation. 22 mai 2002.

(…)
Ce sentiment d’avoir survécu - tellement survécu - et cette culpabilité peut-être - sûrement.
C’est étrange - j’ai cherché une table dans ce bar- je n’ai pas vu qu’il y en avait une de l’autre côté. Il me faut apprendre à voir vraiment.

Plus de 2 ans de guerre vraiment.

Ecrire une date 28 février 2000 – 22 avril 2002.

Le brouhaha des autres devient un bruit et m’isole vraiment.
« Il » a approuvé. Il a dit que la phrase du 22 mai était belle - mais il a fallu continuer.

Il faut toujours continuer.

Penser à trouver l’exacte phrase d’Aragon pour la mettre en exergue… citation approximative pour le moment :

« J’ai appris quand j’ai mal à ne pas crier et tu vois- ces jours-ci - ça m’a beaucoup servi ».

Retrouver la feuille volante pour la référence.

Demain, s’asseoir à la table en retrait - ça y est j’ai trouvé ma table - on ne voit pas toujours tout au bon moment - il faut laisser le monde s’éclairer.

Trouver mon bar et mon coin retranché.

Hier, j’ai acheté 2 livres :
« Le Livre de l’intranquillité » de Pessoa et « Le Métier de vivre » de Pavese.
J’ai vu aussi le journal de Kafka.
Ce n’est pas pour rien tout ça, je crois.

J’ai trouvé, en occase, dimanche - il y a presque 15 jours - « Le Mausolée des amants » de Guibert.

Cette forme d’écriture m’est aujourd’hui nécessaire. Sans que je sache comment m’y prendre.

Fous rires nerveux de bonheur - au début - dans mon nouvel appartement.

Mon coin retranché me servira - peut-être- à cacher mes larmes – comme celles qui me montent à cet instant.

Je digère ma vie, le monde et le reste. C’est quoi le reste en ce moment ?

Pêle-mêle mes envies - journal de ma reconstruction.

Comment m’y prendre ?

Reprendre les faits un à un et y transcrire mes réflexions ?

Tout ce qui me tourmente – en ce moment.


28 10 06
Pourquoi ce blog…?
Première marche.
To be continued…

26.10.06

 

Celle qui me fait tenir la route…



Question :
A quoi te sert Socrate d’apprendre à jouer de la lyre puisque tu vas mourir ?

Réponse :
A jouer de la lyre avant de mourir.

25.10.06

 

Impressions d'après massage # 2



Juste un petit os situé entre l’épaule et l’omoplate (le trapèze ?)
Coté gauche
J’étouffe un cri

Elle dit « ça fait mal, là… »

La manière dont elle prononce ces mots m’envahit et me trouble.

Elle ne dit pas cela d’une manière médicale ou technique - elle ne cherche pas de solutions.

Non, elle dit cela doucement, avec compassion (au vrai sens du terme : « souffrir avec »).

Elle dit cela - humainement.

Et cela me perturbe.

« Ça fait mal... »

Il y a longtemps qu’on ne me l’avait pas posée comme cela la question…

Longtemps.

23.10.06

 

Impressions d'après massage.



C’est juste de la violence inscrite au fond de moi
Un univers spasmé.

Reste le temps qui va.

21.10.06

 

Vous avez un message… ?

Tu m’aimes bien mais tu ne m’aimes pas.

Voilà ce que j’en déduis à la lecture de ton gentil message (en réponse au mien qui se voulait anodin…)

Et moi ?

Je suis encore amoureuse de toi.

Faut que ça passe.

Faut que ça m’passe.

Ça passera...

20.10.06

 

Keep it secret.



Parfois, je croise des visages - pas des gens - des visages.
Des visages que je ne peux pas regarder parce qu’il m’est arrivé parfois de me mettre à pleurer.
Ça n’a rien à voir avec la beauté ou la non beauté.
Ce ne sont pas des visages abîmés au sens esthétique du terme.

C’est quelque chose qui m’atteint, m’étreint et fait plus que me bouleverser.

Je n’ai jamais su dire ce que c’était.
Parce que je ne sais pas ce que c’est.

Ça ne me renvoie rien à moi, je veux dire ça ne me renvoie pas à mon histoire puisque nous en avons tous une, une histoire.

C’est sûrement une question de douleur - inscrite, lointaine, profonde - qui dit l’être.

Est-ce alors l’histoire du monde… ?

Au milieu des gens... des visages.

Ce sont des visages en abyme.

Il y a quelques jours c’est arrivé - dans la foule, j’ai croisé un visage - une jeune femme, et j’ai tourné la tête : je ne pouvais pas.
C’était par avance insupportable. Comme si cela devait me transpercer.

Je n’ai jamais su dire d’où cela venait.

Je sais que je suis heureuse que cela n’arrive pas souvent.

Parce que j’ai l’impression que je ne pourrai pas y survivre.

Je me souviens de ces visages mais je ne peux pas décrire, c'est autre chose.

Ils portent tellement de choses ces visages que je pourrais me mettre à crier à leur place (comme un tableau volé...).

Je n’ai jamais su dire ce que c’était. Je voudrai ne pas le vivre.

Il m'arrive souvent d'y penser, de m'interroger, d'essayer de comprendre pourquoi ça m'arrive ce genre de choses.

Je n’en ai jamais parlé.

Une question d’hyper sensibilité…
Je ne veux pas être hyper sensible (trop de gens s'en vantent sans savoir ce que c'est).

Je n’en ai jamais parlé.

En ce moment je m’interroge sur la brutalité des choses…
Et sur ce que cela fait...

12.10.06

 

Retournes vers ton passé…



Lever 8 heures hier matin, les murs tournent - impossible d’avancer…

L’épuisement me saisit déjà au matin – l’après midi allongée, au dehors le soleil et le bruit de la rue- toute mon incapacité à bouger. Je me souviens de ces moments, les mêmes qu’il y a deux ans au bord du gouffre – retour du cauchemar, me voici de nouveau dans cet appartement où j’ai appris à accepter de perdre ma vie. Même ambiance de la vie au dehors que physiquement je ne peux plus atteindre. Envies de vomir.
Avancée du désespoir de ne pouvoir rien faire avec ce corps qui balbutie.

Le médecin d’SOS ne sait pas. Je ne lui demande pas de savoir, je veux juste éviter certains diagnostics.

Il pense juste que cela peut être un contrecoup d’avoir failli te perdre… maman.

Fin septembre brutalité de l’accident vasculaire, hématome au cerveau, réa, urgences, opération, soins intensifs.

Ces heures, ces nuits…

Ces moments où l’on dort le portable allumé près du lit…

Ces moments où l’on réalise que peut-être demain il n’y aura plus jamais ta voix au téléphone, ces moments confrontée au vide et à l’absence, ces moments de refus et de cris.

Ces moments aussi où l’on grandit.

Tu vas bien aujourd’hui. Il reste des séquelles…

C’est toi et ce n’est plus toi, comme une coquille vide parfois…

Mais je ferai avec ce qui sera, je ne suis pas orpheline, je suis juste ton enfant qui vient de grandir…

Hier, j’avais RDV avec lui, j’avais des choses à dire, j’avais des questions à formuler et peut-être des réponses. J’avais besoin d’y aller pour formuler des choses que je n’arrive pas à faire seule. Mais je ne pouvais pas bouger.

Au moment où ton pronostic vital était indécis mais où tu étais prise en charge et soignée, j’avais décidé de sortir pur ne pas tourner en rond dans l’appartement. J’étais dans les bars avec elle.

Je me souviens de lui avoir dit aussi à lui : « le pire, c’est le plus loin… ».

Je n’avais pas encore trouvé la tristesse…

A ton visage s’est superposé un autre visage…

C’était ma prof de bio, j’avais 11 ans, elle ne m’a pas aimée.
Je me souviens de tout, de tout ce que j’ai fait pour qu’elle me regarde mais…

Elle aimait beaucoup ma meilleure amie d’enfance. Etrange hasard elle exerce aujourd’hui le même métier dans la même matière…
Nous passions toutes 2 en vélo et lendemain elle lui disait « je t’ai vu hier… » Moi, elle ne m’a jamais rien dit.
Un jour j’ai remis en question le nom qu’elle donnait à un mollusque, j’en avais trouvé un autre sur une vignette… Elle a gentiment dit à ma mère, lors du conseil de classe, qu’elle ne voulait pas que je remette en question sa parole.
Je l’avais cherchée, je l’avais trouvée.
J’étais si heureuse ce jour là parce qu’enfin j’existais…

Mais elle n’a pas bougé lorsqu’on a m’a agressée devant elle - dans sa classe, et elle a préféré pour son départ de fin d’année les chewing gum des autres à ma bouteille de champagne. (Oups ! Déjà le champagne !!!)

Pour elle, je n’ai jamais existé.

A 11 ans, j’ai appris qu’on pouvait (et à quel point !!!) ne pas m’aimer. Un apprentissage qui n’avait rien à voir avec des querelles ou des oppositions enfantines. C’était un sentiment nouveau pour moi que cet amour là et les ravages que cela a fait…une vieille tristesse bien ancrée.
Tout cela n’a rien d’exceptionnel, je sais.
Mais dans la vie, ce n’est pas tant ce qui nous arrive qui est important, c’est ce qu’on en fait.
Le terme de reproduction des schémas est-il ici si inapproprié…

Et je n’ai jamais su dire, dans tout ce que j’ai vécu, ce qui était le pire…
D’aimer sans être aimée
Ou bien :
D’être aimée sans aimer en retour.

Vois tu je sais pourquoi je me désintoxique, pour quoi je n’essaie pas de te trouver des explications, des excuses, des motivations…

Parce que c’est terminé.

Hier, alors que j’étais allongée, j’avais la main sur le point qui me fait mal entre le plexus solaire et l’estomac et je me suis entendue dire : « ma mort est là ».

Le chemin est ce qu’il est. Malgré mes moments de désespoir, je ne l’ai jamais trouvé triste.

Le chemin est ce qu’il est, l’essentiel c’est d’avancer.

9.10.06

 

On va s’arrêter là…

Beaucoup de choses se mêlent, il me faudra un peu de temps pour arriver à les écrire, pour dérouler le fil de mon propre présent.

Les événements récents de ma vie m’ont amenée à grandir, j’en parlerai une autre fois, loin de toi.

Car c’est toi que je quitte aujourd’hui, je sais qu’il y aura d’autres soirées, je sais que nous avons des amis communs, ainsi avec lui hier j’ai évité de prononcer ton prénom même si j’en crevais d’envie. Il m’aurait si bien parlé de toi.

Vois-tu je me désintoxique…

Je sais que tu viendras encore coller ton épaule à la mienne, que tu viendras danser près de moi, je sais que nos débats intellectuels ne sont pas terminés.
Je sais que tu n’as pas fini de venir me chercher (comme on dit), cette manière qu’ont certaines femmes de se planter en moi.
Cette forme d’inquisition qui me rend épouvantablement timide et maladroite - cette gêne qui me rend insupportable à moi-même.

Je sais même que pour toi ça ne fait que commencer tout ça…

Je sais, vois tu, où tu résonnes en moi alors je m’en protège déjà - mais je ne fuirai pas.

Nous avons joué, j’ai perdu. Voilà la réalité de l’histoire. Ce n’est que ça.

Et je compte bien te laisser ignorer longtemps le réel pouvoir que tu as sur moi.

La vie, ma vie, est revenue.
Et c’est là l’essentiel. C’est ce qu’on n’oublie pas.

Et ma manière de prendre les choses me rend profondément optimiste car ce qui importe c’est ce que je vais en faire… des choses. Peu à peu, je vais les poser.

En voici une anodine.
Je me demandais ce matin, pour quoi ces derniers jours, j’attachais vraiment beaucoup d’importance à mes vêtements, à mon « look ».
Cette envie renouvelée « d’être accordée », bien avec moi…
J’ai compris simplement que j’avais juste envie de me plaire, que c’était important et humain tout ça… Pas si futile…

A quoi je ressemble en ce moment…

Je suis la fille qui ressemble au garçon qui ressemble à une fille…

Tu n’aimes pas ?

Et alors ? Ça change quoi… ?!

8.10.06

 

Le pire…



Bribes de moments

Je dis : « ce n’est pas le pire »

Il dit : « alors c’est quoi… »
Je ne sais pas quoi… répondre

Il repose sa question : « alors c’est quoi, si ce n’est pas le pire »
Je réponds : « le danger »
Je sais que je n’ai pas encore la réponse
Je reviendrais la prochaine fois.

Je lui parle de la violence inscrite dans ton corps.

Je lui dis le deuil radical, je lui dis que je ne veux plus te voir, je pense au mouvement de toi qui me fait mal.

Tu ne devais pas être là hier soir, mais nous t’avons croisée.

Pourquoi ton regard noir sur moi qui détaille mes gestes, mon visage, mes expressions.
Pourquoi tes mains que tu appuies - avec force - dans mon dos quand tu passes près de moi.

Tu dis que tu es contente de ne pas venir à notre soirée…Tu vas ailleurs.

Plus tard, l’une d’entre nous diras : « elle était désolée de ne pas venir, elle trouvait que c’était une super idée ».

Quand diras ce que tu veux, ce que tu es ?

Les filles ont quitté la piste, elles se racontent leurs histoires actuelles qui se défont, elles sont douloureuses chacune à leur façon.

A deux, nous sommes restées danser, je dis : « on n’a pas la même façon d’oublier… »
Pourtant à un moment sans que je m’en rende compte je me suis arrêtée de danser…
C’est ton image au fond de moi… Un flash de ton visage…

Le pire ?
C’est la tristesse, une vieille mémoire d’enfance, cette tristesse jamais nouvelle au fond de moi.

Des filles sont passées sur la piste
Elle dit : « ben dis donc !!! T’as bien fait de te faire couper les cheveux aujourd’hui !!! »

Je lui avais dis que si je devais écrire un texte pour toi, il finirait par ces mots là :

« Envie de me trouver jolie, parce qu’auprès de toi... je l’oublie ».

Je vais bien, merci.



Music on my head : Matt Elliott : “Our Weight in Oil”

4.10.06

 

Acte de présence



Juste une phrase en passant comme acte de présence
Là où tu m’as perdue.
Dans ton tourbillon d’égoïsme.

J’ai écris trop de phrases.

L’âpreté de ton corps
Me déchire les bras

Ta peau comme un poison.
Mon absence de toi.

Tout cela me ronge.

Que le deuil vienne,
Emportant avec lui tout le désir de toi.

La vie…
Que je ne veux pas passer à t’attendre.

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