28.12.06

 

Family Pride

Nausées, vomissements, maux de tête y’a pas à dire c’est le foie…
De quels abus je parle là ?

Ces jolis 2 jours de Noël en famille ont finis comme ça…

Pourtant elle est bien ma famille – avec tous ses défauts certes (mais qui n’en a pas) et ses qualités – surtout - que d’autres ne possèdent pas.

Qu’est-ce qui n’est pas passé dans tout ça ?
Comme une odeur poisseuse dans l’air – un truc qui les travaille ou quoi ?

Un relent trop fréquent de propos lesbophobes pour moi…

Ok, je n’ai jamais été très claire, annonçant une couleur puis une autre revenant sur la première avant que de comprendre moi (il n’y a pas si longtemps) que j’étais faite de toutes ces couleurs là.
Certes, je ne leur ai jamais présenté personne (fille ou garçon).
Depuis je leur fais comprendre - sans les brusquer - qui je suis moi.
Sans doute, il faudra être plus directe…
Pourtant, ils ont toujours su les endroits, les gens que je fréquentais – mais c’était très loin d’eux finalement et ça se rapproche là…
Le déni a toujours été là et ce malgré tout leur amour qui fait – me l’ont-il dit – que quoi je sois - je suis leur fille et leur famille.

Alors bordel !

Déjà lors d’un anniversaire, il y’a plus d’un mois, nous parlions « comiques » et d’un sketch de Mado la niçoise où elle parlait de son fils homo et de la « guêpe pride » (trop MDR – je sais mais l’humour débile parfois…oh yeah)
Et là, mon père me dit en rigolant : "on peut pas savoir [je sais plus quoi] car y’a que toi qu’y sois allée à la « guêpe pride »…
Et là y’avait toute la famille – enfin tous ceux qui sont pas morts ! – un ange est passé – poisseux l’ange…
Mon père d’ailleurs s’est rendu compte de ce lâché de mots… Oups !
Moi : j’ai acquiescé mais personne ne l’a vu je crois… la conversation a repris sur autre chose…

Ainsi donc ma mère adore sa (« jeune ») coiffeuse, une des premières personnes qu’elle ait appelé lorsque l’hématome de l’attaque cérébrale lui pesait encore grave sur le cerveau…
Ma mère dit que quand elle s’en va – après coiffure – elles se disent au revoir, que l’autre « la serre dans ses bras » et l’embrasse.

Une de mes sœurs rajoute un « beurk… »

Mon père rigolant dit : « méfies toi ça commence ça… »

Ma mère s’énerve : « et alors qu’est-ce que j’en ai à faire, c’est quelqu’un de bien, je l’aime beaucoup… »

Ah oui la coiffeuse est lesbienne, un détail comme ça. (Et dans le village, sa copine tout ça…)

Toujours cette soeur rajoute sur le couple d’anciennes voisines de « sa propriétaire » : « des tarées… »
Moi : « Et alors quel lien avec l’homosexualité… ? »
Non… elle dit juste ça comme ça…

Comme ça… Mais quand tu les attrapes en plein foie…

La même qui me répondra - après avoir remis le sujet sur le tapis - quand je lui dis (et ce n’est pas un scoop à son endroit) l’éventualité, un jour, pour elle, d’avoir une belle sœur : « fille ou garçon, je m’en tape, si tu es heureuse… »

Bien sûr, mes parents sont des gens bien, ils ont toujours ouvert leur porte et ont fait face souvent aux préjugés de leur éducation, il sont toujours accepté l’autre – différent à leur table et c’est ainsi qu’ils m’ont éduquée…

Parce que c’est eux et elle que j’ai appelé pour leur dire [important pour moi] : « regardez ce soir « Un amour à taire » (téléfilm à l’historicité critiquable mais à la diffusion ô combien nécessaire) "comme ça vous saurez…. "
Parce que c’est eux et elle qui m’ont appelé le lendemain pour me dire toute leur horreur, leur « qu’est ce que ça peut bien leur foutre ce que les gens sont… »
Eux que toute discrimination révolte…

Pourtant…
Ce bain homophobe dans lequel nous nous sommes tous et toutes construits est là, ancré profond…
Il ressort là par le langage aux relents poisseux et avilissants.

Oh, rien à voir avec des appels aux meurtres ou à la construction de camps de concentration…
Ce sont simplement de grands rires à la buvette sur le fils pd du voisin ou sur la fille de l’épicière qu’est partie avec madame machin…

Simplement, un terreau social de construction qui amène certains au pire… Pourtant…

Et le souhait en moi, qu’il existe un jour - ici et là - partout… une autre éducation… un autre rapport à l’autre – et donc un langage différent.

Bien sûr, je ne découvre pas le monde, je tente juste d’avoir une parole au dedans…

Comments:
Que dire de plus ?
Une phrase de Goethe peut être ... : "La tolérance ne devrait être qu'un état transitoire. Elle doit mener au respect. Tolérer c'est offenser."
 
Merci pour la phrase vraiment... Je dis souvent : "on ne tolère que ce que l'on peut interdire" (voir toute définition de ce mot dans un dico.).
Alors merci, oui, "tolérer c'est offenser..."
 
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